Les vacances se profilent et vous partez pour un séjour de ski dans les Savoie ? Alors, un peu de préparation s’impose, et pas seulement en termes d’équipement ! Pour éviter de tomber dans le piège du fameux dahu et plutôt vous concentrer sur vos élégants virolets dans la pow pow, il est temps de s’initier aux expressions locales et au patois savoyard.
Les expressions clés du ski
Lors d’une journée ski, vous pourrez entendre plusieurs expressions, tant pour les virages que pour vous dire de foncer ! D’ailleurs, peu importe le temps, les locaux ont une phrase pour tout : “Ça gnole” signifie que le ciel est chargé de nuages denses. Si vous entendez “Y roille”, c’est que la pluie commence à tomber. “Ça névole” est utilisé pour ces tout petits flocons qui virevoltent doucement dans l’air. Et quand le soleil se cache derrière un voile de grisaille, c’est que “Ça margagne”. Mais peu importe la météo, les pistes restent ouvertes et le ski continue !
- File dré dans l’pentu ! : Littéralement, ça signifie “file droit dans la pente”. C’est l’expression parfaite pour encourager un skieur à se lancer sans peur dans la descente. C’est un peu notre “Allez, fonce !” montagnard. À utiliser quand votre ami hésite un peu trop au sommet de cette piste noire.
- Un virolet : En montagne, le virolet se fait sur les pistes de ski ou rend parfois malade lorsqu’ils se succèdent sur les routes menant sur les sommets. Le virolet, terme emprunté à nos voisins suisses, fait partie du parler haut-savoyard à part entière et désigne un petit virage serré.
L’argot des pistes enneigées
Beaucoup d’expressions sont utilisées pour parler de la neige, ce qui est assez logique, car après tout, la neige, c’est le fondement même du ski, n’est-ce pas ?
- Il y a de la pow pow en masse ! : Pow pow, vous vous demandez ce que c’est ? Une sorte de hibou en forêt ? Non, c’est simplement la neige fraîche, celle qui fait le bonheur des skieurs et des snowboarders ! “Powder” pour “poudre” en anglais. Cette expression est surtout utilisée par les jeunes savoyards. Alors, quand vous entendez ça, préparez-vous à une journée exceptionnelle sur les pistes !
- La peuf est excellente ! : Comme l’expression précédente, la “peuf” désigne la “neige poudreuse”, vierge de toute trace, les freerideurs en rêvent la nuit. Le mot “Peuf” est un terme issu du patois savoyard “peuffe” désignant de la poussière. Par extension, la “peuffe” a été associée à la neige poudreuse ou encore, la “fraîche”. Dans ce cas, attendez-vous aussi à des conditions de ski idéales !
- La polente : La “polente”, sans le ‘a’, dans le jargon des montagnes, c’est cette neige lourde et collante qui ressemble étrangement à la polenta ! Elle transforme chaque virage en un défi digne d’Hercule sur skis. Lorsque la “polente” recouvre les pistes, même les freeriders les plus téméraires pourraient opter pour une pause gourmande, délaissant les sommets pour une assiette réconfortante de diots et de polenta.
Les expressions autour de l’après-ski…
Dans le langage haut-savoyard, on a toute une panoplie d’expressions pour évoquer ceux qui se sont un peu trop laissé aller aux plaisirs des boissons locales :
- Farter la luge : Avec un soupçon d’humour, cette expression dépeint ceux qui ont “farté” : nez rouge comme une tomate, yeux brillants de malice et joues colorées d’une teinte joyeuse… tous des indices d’une bonne dégustation de breuvages locaux !
- Qui boit la gnôle, casse la bagnole ! : Avec une pointe d’ironie, cette expression souligne les risques liés à l’alcool, particulièrement en altitude. “Gnôle” fait référence aux boissons fortes, tandis que “bagnole” parle évidemment de la voiture. C’est une manière de rappeler l’importance de la prudence pendant et après les festivités du ski.
- Tu n’aurais pas un peu tapé dans la gourde toi ? : Ah, celle-ci, elle est croustillante ! Si un local vous lance ça avec un sourire malicieux, c’est qu’il pense que vous avez peut-être un peu trop profité des spécialités alcoolisées de la région. La “gourde”, ici, n’est pas seulement un récipient, c’est aussi un clin d’œil à la bonne vieille gnôle de nos montagnes.
On aime se moquer avec humour
Il est vrai que les locaux adorent taquiner les touristes sur les pistes. Et quelques expressions sont notamment utilisées pour ça !
- Un monchû : initialement un terme distingué pour “Monsieur”, monchû est aujourd’hui le surnom donné aux touristes, souvent parisiens, qui arrivent en montagne avec leur assurance citadine. Habillés comme pour un défilé de mode en pleine nature, ils sont généralement un peu perdus, que ce soit sur les pistes ou en déchiffrant le menu local…
- Y est tout ébouélé… : L’expression “Y est tout ébouélé” désigne quelqu’un qui est complètement désorienté ou dépassé. Imaginez un skieur en pleine bataille avec son équipement, glissant sur les pistes avec autant de grâce qu’un élan sur une patinoire ou sans style (jean serré et veste trop grande…). C’est le genre de situation où cette phrase prend tout son sens. Et n’oubliez pas de bien accentuer le “y” ! Parce que ajouter des “y” ou des “ça” partout, c’est quand même la base quand on parle le savoyard…
- Va chasser le dahu ! : Ah, le dahu, cette créature mythique des montagnes, dotée de deux pattes d’un même côté plus courtes que les deux autres ! Cette particularité lui permettrait de se déplacer aisément sur les pentes raides, mais avec un hic : il ne peut aller que dans une direction. Mais attention, c’est aussi le piège à touristes favori des locaux ! Alors, si vous êtes invité à chasser le dahu, préparez-vous pour une veillée au clair de lune à guetter un animal aussi réel que le yéti. Conseil : emmenez votre appareil photo, au cas où les licornes décideraient de se joindre à la fête !
- Arrête de faire ton niolu ! : Si vous êtes du genre à hésiter ou à faire des manières, préparez-vous à entendre “Arrête de faire ton niolu !” C’est la façon savoyarde de dire que vous jouez un peu trop les fins gourmets ou les délicats. Dans nos montagnes, on aime la simplicité et la bonne humeur, alors pas de chichis sur les pistes !
Allez, on vous laisse là-dessus, et Arvi pa !
