La nouvelle est tombée mardi matin : le tribunal administratif de Grenoble a annulé la déclaration d’utilité publique (DUP) qui couvrait le projet de construction d’un centre des congrès sur la presqu’île d’Albigny. Cette décision arrive comme un coup dur pour les acteurs du projet, mais comme un soulagement pour les associations de défense du site sur lequel devait être bâti le centre.
Une bataille remportée par les opposants
Cela fait bientôt sept années que le combat dure entre les partisans du projet de construction et les associations de défense du site. Ce mardi, la décision du tribunal administratif de Grenoble, annulant les deux arrêtés préfectoraux des 12 et 16 septembre 2016 relatifs à la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet de centre des congrès sur la presqu’île d’Albigny, a donné un gros avantages aux opposants.
Pour l’avocat de l’association Les Amis de la Terre, Maître Louis Cofflard, c’est un soulagement : “C’est une belle victoire que nous attendions depuis plusieurs années”.
Non-respect de la loi Littoral
Les Amis de la Terre n’est pas la seule association a s’être battue durant toutes ces années. A ses côtés, l’association Lac Annecy environnement et la FRAPNA, Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature ont également mis du leur. L’argument principal mis en avant par ces trois organismes pour le refus du projet : le non-respect de la loi Littoral, qui exige une maîtrise et une limitation de l’urbanisme sur les rivages dans le but de préserver le patrimoine et les paysages. En effet, nous explique Maître Cofflard, “ce projet est trop gros par rapport à l’existant et il ne peut pas être considéré comme une extension limitée”.
L’annulation de la DUP empêche ainsi la nouvelle agglomération du Grand Annecy d’acquérir le foncier nécessaire à la réalisation du projet et de déposer toute demande de permis de construire. À la date d’aujourd’hui, le projet est donc suspendu.
Le combat n’est pas terminé
Pour l’instant, le maire d’Annecy, également président du Grand Annecy, Jean-Luc Rigaut, ne s’est pas encore prononcé. Mais à entendre Bernard Accoyer, maire de la commune déléguée d’Annecy-le-Vieux, le combat ne semble pas terminé : “Nous savons que ce dossier est très difficile et c’est encore une étape. Une étape que nous aurions préféré différente mais l’importance du projet exige cette patience et cette ténacité”. En effet, les deux élus se battent depuis novembre 2010, date à laquelle le projet a été voté, pour ce qu’ils considèrent comme un “outil vital pour l’économie du bassin annécien”. Ils ne sont donc pas près d’abandonner la réalisation de ce centre de séminaires et de congrès, dont le coût de construction est estimé à plus de 54 millions d’euros.
A la préfecture, les choses sont un peu plus longues à se dénouer. Le jugement est encore en cours d’analyse et le préfet et Mr Rigaut ont jusqu’à fin août pour contester la décision du tribunal devant la cour administrative de la cour d’appel de Lyon.