Le 24 mars 1860, Nice et la Savoie revenaient à la France par le traité de Turin. Dans cet article, nous vous proposons de revenir sur les différents épisodes connus par Annecy et relatifs à l’annexion de la Savoie à la France.
1792, Annecy est annexé à la France
Le 22 septembre 1792, le Général Montesquiou s’empare de la Savoie. Le conseil de ville d’Annecy, qui se réunit deux jours plus tard en assemblée extraordinaire, apprend alors que Chambéry est envahi par les troupes françaises. Dans le but d’implorer la protection du Général Montesquiou, les hommages des habitants lui sont envoyés. Mais le 26 septembre, les troupes font leur entrée au sein de la cité lacustre. Le 5 octobre, le bonnet de la liberté sera remplacé par les armoiries de la ville sur le balcon de la maison commune.
C’est lors de l’Assemblée générale se déroulant entre le 21 et le 29 octobre que la suppression de l’Ancien Régime est décidée. La Savoie est ainsi mise sous la coupe française.
La création du département du Mont-Blanc
Le 3 décembre 1792, à l’occasion d’une séance du conseil municipal, l’incorporation de la Savoie à la France est prononcée. Elle devient alors le département du Mont-Blanc. Annecy devient chef-lieu de district, quand la ville de Chambéry est nommée chef-lieu. Pour célébrer l’annonce de l’intégration de la Savoie à la France, une fête civique et universelle est organisée. Tous les citoyens sont invités à partager un repas.
1816, Annecy retourne aux mains de la Maison de Savoie
Alors que le département du Mont-Blanc poursuit son histoire aux côtés de la France, Napoléon subit une lourde défaite à Waterloo le 18 juin 1815 et devra abdiquer quelques jours plus tard. Suite à cela, la Savoie sera rendue au royaume de Piémont-Sardaigne le 20 novembre 1815, à l’occasion du second traité de Paris.
Suppression du maire et du conseil municipal
En janvier 1816, une commission royale décide de la suppression du maire et du conseil municipal de la ville d’Annecy. C’est un syndic, le baron de Rochette qui reprend le flambeau, accompagné de 8 conseillers. Quant au notaire Burdallet, il sera nommé secrétaire de ville.
Annecy se montre plutôt heureux de son retour au sein du royaume de Piémont-Sardaigne, un règne considéré comme celui “de la justice et du bonheur“. Toujours en 1816, le roi actera le maintien des haras et soutiendra plusieurs projets comme le rétablissement de l’évêché ou celui d’une route reliant Albertville et Annecy, via Ugine.
1860, Annecy devient définitivement français
Alors qu’il souhaite créer une frontière solide dans les Alpes, Napoléon III entre en négociations aux Vittorio-Emmanuelle II pour récupérer la Savoie. Chose à laquelle le roi de Piémont-Sardaigne consent, en échange d’un appui pour l’unification des états italiens. Autre condition, la mise en place d’une alliance militaire dans le but de protéger l’Italie d’une éventuelle occupation autrichienne. Le traité sera signé à Turin, le 24 mars 1860.
2 117 électeurs sur 2 296 en faveur de l’annexion
Ce traité prévoit par ailleurs une consultation de la population via un suffrage universel. C’est ainsi que tous les hommes savoyards âgés de 21 ans et disposant de leurs droits civiques votent les 22 et 23 avril. Sur les 2 296 électeurs, 2 117 voteront pour la zone franche économique située sur le nord de la Haute-Savoie. Une manière de maintenir les intérêts commerciaux avec Genève et plus généralement avec la Suisse.
Jusqu’au 17 juin, Annecy sera le théâtre de multiples manifestations religieuses et civiles. Banquets, illuminations, bal champêtre et divertissements se dérouleront sur le Pâquier, tandis qu’un Te Deum aura lieu à l’église Saint-Maurice.