Alors que l’Amiral, bateau hybride, a fait ses premières rotations sur le lac d’Annecy a l’été 2022, de nombreux autres navires ont vogué sur les flots les années et les siècles précédents. Parmi eux, certains auront marqué leur époque.
Le Dauphin, premier bateau à vapeur sur le lac
Le Chérubin, qui fut ensuite renommé Le Dauphin en 1843 suite à des réparations, fut le premier bateau à vapeur à fendre les flots du lac d’Annecy. Les premiers temps, le navire était perçu comme un monstre par les Annéciens et par les habitants du tour du lac. Il faut dire que celui-ci a tendance à effrayer les poissons et à enfumer le rivage. Pourtant, Le Dauphin est vite accepté, la population étant favorable au progrès.
Un capitaine professeur d’écriture
Petite anecdote plutôt surprenante, le capitaine du Dauphin, qui répondait au nom de Monin, était professeur d’écriture lorsque le bateau n’est pas en fonctionnement. En 1844, le navire qui n’avait pas le dos solide, craque sous le poids des années et rend l’âme. Il se dit que son capitaine finira sa vie en Algérie, où il mourra de chagrin …
La Couronne de Savoie
Le premier est La Couronne de Savoie. Ce bateau à vapeur avait pour objectif de transporter personnes et marchandises. Il a été offert à la ville d’Annecy par Napoléon III en juin 1861.
Inauguré le 29 septembre 1861, le service régulier du navire débutera officiellement le 20 octobre de la même année. Pour accueillir le bateau, 7 embarcadères voient le jour autour du lac d’Annecy. De grands noms profiteront de La Couronne de Savoie, à l’exemple de la reine Victoria, mais aussi du Président de la République, Sadi Carnot.
Une dernière rotation en 1913
En 1892, La Couronne de Savoie est cédée à la Compagnie des Bateaux au prix de 65 000 francs. Le 31 janvier 1913, le bateau effectuera sa dernière rotation. Une plaque commémorative sera installée à l’entrée du port de la ville, en souvenir du don réalisé par Napoléon III à la ville d’Annecy.
Le France, emblème au fond du lac
Autre bateau, autre époque. Le France, véritable emblème, est l’un des derniers bateaux à vapeur à avoir flotté sur le lac d’Annecy. Le lancement du France a lieu le 13 mai 1909. En raison d’un léger défaut de conception, le navire penchera toujours un peu.
Le France est avant tout un bateau de tourisme, qui réalise le tour du lac en 2 heures et peut embarquer jusqu’à 700 passagers grâce à la présence d’un triple pont. Durant la Seconde Guerre Mondiale, il fera office de prison, avant de retrouver sa fonction d’origine.
La disparition du France
Mais le samedi 13 mars 1971 au matin, le France a disparu. Durant la nuit, il a coulé dans les profondeurs du lac. Si aucune victime n’est à déplorer, il n’y a pas non plus de témoins. L’emblème d’Annecy n’est plus. Si certains croiront au sabotage, les différences de températures et la carcasse vieillissante du bateau pourraient bien être à l’origine de l’événement.
L’Espérance, d’hier à aujourd’hui
L’Espérance était un bateau de 18 mètres de long, qui pouvait transporter jusqu’à 25m3 de matériaux au début du XXe siècle. Il servait notamment à acheminer du charbon, du bois ou encore des pierres de construction et du vin produit sur les rives du lac. Surnommé les Oreilles du Lac par les Annéciens, il tombera finalement dans l’oubli, à mesure que le transport routier et ferroviaire se développe.
L’Espérance III, un voilier à vocation scientifique et pédagogique
En 2016, Pierre Lachenal, président de l’association faisant renaître le patrimoine mouvant, se lance le défi de faire renaître l’Espérance. Un projet chiffré à 1,5 million d’euros et un charpentier venu tout droit du Finistère pour le mener à bien.
Aujourd’hui, l’Espérance III a vu le jour. Le voilier, qui possède désormais une vocation scientifique et pédagogique, navigue sur le lac durant la saison estivale. Vous pourrez donc embarquer sur le navire lors d’un séjour dans la cité lacustre.
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