Annecy tiendrait son nom d’une villa gallo-romaine localisée sur les hauteurs d’Annecy-le-Vieux. Mais connaissez-vous l’origine des noms des communes situées autour du lac d’Annecy ? Nous vous les dévoilons aujourd’hui.
La rive Est du lac d’Annecy
La rive Est du lac d’Annecy est connue pour être la plus prisée et la plus ensoleillée. Depuis les villages et les plages, vous pourrez admirer la vue sur le massif des Bauges et profiter de jolis couchers de soleil, notamment durant la période estivale.
Veyrier-du-Lac
Le nom de Veyrier-du-Lac trouverait ses origines à la période gallo-romaine, en 52 après J.-C., dans une villa repérée à Morat. Mais durant les siècles, le village changera régulièrement d’appellation. Un point qui se retrouve dans d’anciens textes, puisque les noms Verié, Veri, Veiri ou encore Vayri apparaissent.
Le nom deviendra ensuite Veyrier en Genevois, avant que la commune ne trouve sa dénomination définitive durant la Troisième République. Le nom de Veyrier-du-Lac, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a été fixé le 18 janvier 1901 par le Président de la République de l’époque, Émile Loubert. L’objectif était alors d’éviter les confusions avec Veyrier-sous-Salève.
Notez également qu’en patois savoyard, le mot “Veri” fait référence au versant le mieux exposé au soleil, l’adret.
Menthon Saint-Bernard
Continuons notre tour des communes du lac d’Annecy avec Menthon Saint-Bernard. L’origine du nom de ce village serait en lien avec Bernard de Menthon. Le saint serait né dans le château en 923 et ferait partie de la famille seigneuriale de Menthon.
À la fin du XIIe, le nom de Mentone apparaît dans le cartulaire de l’Abbaye de Talloires, un recueil de chartes qui contient la transcription des privilèges et des titres de propriété d’un monastère ou d’une église.
Viennent ensuite les appellations de Mentuno en 1257 et de Cura de Menthone dans les années 1300. Le 2 mars 1943, un décret officialise le nom de Menthon Saint-Bernard.
Talloires
Prenons maintenant la direction de Talloires. Le village dans lequel évolue le chef doublement étoile Jean Sulpice, aurait des origines celtiques. Le nom de la commune signifierait ainsi “tourné vers la lune” et sa population daterait de la période néolithique.
Si Talloires est mentionné dès le IXe siècle, le nom de Talgurium est évoqué en 867 dans une charte du roi Lothaire II, que nous connaissons pour avoir donné naissance à la légende du Château d’Annecy. En 1016, l’Abbaye est fondée conjointement par des moines de Lyon et de Savigny. Le premier Prieur vécut d’ailleurs en ermite entre 1033 et 1060 et donne naissance à l’ermitage Saint-Germain, situé sur les hauteurs de Talloires.
La racine Tala, si elle n’est pas courante dans la toponymie savoyarde, nous la retrouvons pour l’un des sommets situés à proximité d’Annecy. Il s’agit de la pointe de Talamarche, située entre la commune de Talloires et celle de Thônes. Cette dénomination peut donc être comprise comme un “soutien à la frontière” et tend à confirmer les origines celtes du village.
© Météo à la Carte
Le Bout du lac d’Annecy
Poursuivons notre tour avec le Bout du lac. Nous considérerons ici deux communes, très prisées des touristes pour leurs campings et dont une est connue pour accueillir la Réserve Naturelle du Bout du Lac.
Doussard
L’origine du toponyme de Doussard est moins certaine que celle des villages précédents. L’appellation pourrait ainsi avoir 3 sources :
- Le latin Dulç-satis, qui signifie assez doux
- Le savoyard Deû-sô, doux ici
- Le nom d’une villa fondée par un chef romain, Dulcius, en 867
La troisième option demeure à ce jour la plus probable. Ainsi, plusieurs mentions de la commune apparaissent au fil des siècles : villa Dulziatdum en 866, Dulsatis en 1031, Dolsas en 1121 ou encore Douczaz au XIVe siècle.
Lathuile
C’est l’exploitation du sol dès l’époque romaine qui aurait donné son origine au nom de la commune voisine, Lathuile. En effet, une industrie minière s’est développée au lieu-dit de Bredannaz. La Thuile, telle l’appellation mentionnée dès 1801, désigne donc le lieu où est extrait de l’argile. Lathuile aura parfois été écrit Lathuille ou La Thuile, comme sur les panneaux de signalisation.
La rive Ouest du lac d’Annecy
La rive Ouest du lac d’Annecy est souvent considérée comme plus sauvage. Notamment parce que certains espaces sont protégés. Il est d’ailleurs agréable de se promener au bord du lac tôt le matin ou de faire un tour en vélo via la piste cyclable.
Duingt
Le village de Duingt est mentionné au XIIe siècle sous l’appellation Duig. Pourtant, ses origines seraient bien plus anciennes. La première occupation remonterait ainsi à l’Âge de Bronze. Dans le prolongement naturel du Taillefer se trouvait l’ilot du Roselet. S’il n’est plus visible aujourd’hui, des constructions lacustres ont été mentionnées au fond du lac.
Les Celtes, puis les Romains, occupent ensuite Duingt. Le nom de Duingt pourrait d’ailleurs être un dérivé du mot celte Don, faisant référence à un monticule fortifié. La position géographique stratégique du village permet alors de contrôler la route empruntant la faille du Taillefer.
Certains diront aussi que le nom “Duingt” provient du latin Duinius, faisant référence aux seigneurs de Duin de Châteauvieux. Durant le Moyen Âge, un droit de passage terrestre et un autre maritime sont d’ailleurs mis en place et permettent aux châtelains du village de s’enrichir.
Saint-Jorioz
C’est Bienheureux Jore, un moine, qui est le premier à avoir donné son nom à Saint-Jorioz. Avant l’an 1000, le village se nommait Macelum, un dérivé de macellum, qui signifie “boucherie” en latin. En 1591, Macelum de Saint Joroz se transforme en Saint-Joroz.
Le toponyme de la commune fait référence au nom de saint George, dont il est un dérivé. Pour autant, certains considèrent encore aujourd’hui que le patron du village est un autre saint qui serait originaire du Luxembourg et qui se nommerait saint Jorius.
Sevrier
Sous les Romains, Sevrier était connu sous le nom de Sevriacus. Quant au hameau de Létraz, sa dénomination fait référence à la voie romaine qui reliait Faverges à Annecy.
Cependant, les sites palafittiques présents dans le lac atteste qu’une population vivait sur les bords du lac d’Annecy durant la Préhistoire, sur la commune de Sevrier.
Le 7 février 2017, un décret publié au Journal Officiel a permis de revenir à l’écriture originelle de la commune, après trois années de procédure. Depuis cette date, Sevrier a bel et bien perdu son accent.