Durant la Première Guerre Mondiale, Annecy et la Haute-Savoie sont loin des zones de combats. Pourtant, le département est impacté par la Grande Guerre. Nous revenons sur cette période.
Les prémices de la Première Guerre Mondiale
Le 28 juin 1914, l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie est assassiné par un étudiant serbe à Sarajevo. Un mois plus tard, l’Empire austro-hongrois déclare la guerre à la Serbie. Dès le mois d’août, l’Allemagne entre en conflit avec la France et le Royaume-Uni. C’est le début de la Première Guerre Mondiale, aussi connue sous le nom de Grande Guerre.
Le 02 août, la mobilisation générale est déclarée. Les hommes du 30e régiment d’infanterie partent dès le lendemain pour le front, suivi du 11e bataillon de Chasseurs Alpins. Ces derniers se sont vus dans l’obligation de mettre fin précipitamment à des manœuvres pour prendre la direction de la guerre.
Le 11 novembre signe la fin de la Grande Guerre
La guerre prendra fin le 11 novembre 1918, sur demande du gouvernement allemand. Il faut dire que l’épuisement des armées est grand et que le conflit s’est transformé en guerre d’usure. L’armistice est signé pour une durée de 36 jours, dans un wagon au cœur de la forêt de Compiègne. Il sera renouvelé régulièrement, et ce, jusqu’à la réalisation du traité de paix, signé le 28 juin 1919. La France comptera 1 400 000 morts parmi ses soldats et plus de 6 millions de mutilés durant cette guerre.
La Première Guerre Mondiale en Haute-Savoie
Si le département de la Haute-Savoie est resté éloigné du front, il a cependant joué un rôle important durant la Première Guerre Mondiale. Cela s’explique notamment par sa position géographique, à la frontière avec la Suisse et l’Italie. Entre 1914 et 1918, la Haute-Savoie accueille de nombreux rapatriés et réfugiés, dont beaucoup passent par Genève.
De multiples associations voient le jour dans le département et Évian-les-Bains devient rapidement le centre principal d’accueil mis en place par les pouvoirs publics. Au total, la commune hébergera plus de 487 000 réfugiés.
Annecy et la Grande Guerre
Du côté d’Annecy, la vie industrielle et économique est marquée par l’influence des industriels suisses. De nombreuses entreprises s’installent sur la commune, mais la Première Guerre Mondiale laisse des traces et les difficultés d’approvisionnement en matières premières sont importantes. Les ateliers genevois qui s’étaient implantés sur Annecy ferment leurs portes à la fin de la Grande Guerre, en 1919.
L’usine de Passy, fournisseur en explosifs
Parmi les nombreuses usines de Haute-Savoie, il en est une qui a joué un rôle important durant la Grande Guerre. Il s’agit de l’usine de Chedde, située sur la commune de Passy. Gros fournisseur en explosifs, puis en aluminium entre 1914 et 1918, ses employés eurent même un rôle dans la transmission du savoir-faire à d’autres entreprises en matière de production de chlorates.
Si l’usine est désertée au début du conflit, compte tenu de la mobilisation, de nombreux hommes reprennent leur poste rapidement. Ils seront largement aidés par les femmes, ainsi que par les réfugiés.
© Association Mémoire de Chedde
20 000 Hauts-Savoyards morts sur les champs de bataille
En parallèle, plusieurs milliers de Hauts-Savoyards prennent la direction du front. À l’annonce de l’armistice, le 11 novembre 1918, les combats cessent. Au total, 20 000 soldats originaires de Haute-Savoie ne reviendront pas. Ils reposent désormais sur les nombreux champs de bataille.
L’histoire d’Inclair, soldat de Haute-Savoie
De nombreux soldats sont partis au front durant la Première Guerre Mondiale. Nous vous proposons de découvrir l’histoire de l’un d’entre eux, Ferdinand-Louis Inclair. Originaire de Sallanches, il est fusillé à 21 ans, soupçonné d’avoir voulu abandonner son poste.
En réalité, le Sallanchard ne faisait que venir en aide à l’un de ses compagnons d’armes, Jean-Baptiste Balmain, blessé par un éclat d’obus.
C’est en voulant rejoindre son escadron que Ferdinand-Louis Inclair se perd. Il est alors soupçonné de désertion et passera devant le conseil de guerre. Le Haut-Savoyard sera fusillé le 12 septembre.
1933, réhabilitation de Ferdinand-Louis Inclair
En 1933 pourtant, Ferdinand-Louis Inclair est réhabilité. À cette période, le secrétaire du maire de Sallanches n’est autre que Jean-Baptiste Balmain, le soldait qui avait été secouru par Inclair. De longues démarches sont réalisées avant que la réhabilitation ne soit acceptée. Mais aujourd’hui, le nom de ce héros sallanchard est inscrit sur le monument aux Morts de la commune.