En cette période de crise sanitaire, les difficultés financières touchent de nombreux personnes et notamment les jeunes. La précarité menstruelle concerne ainsi de nombreuses femmes.
Une forme de justice sociale pour aider concrètement les femmes
Une étude de l’institut IFOP en 2019 a pointé que le problème de la précarité menstruelle concerne 1,7 millions de femmes en France. Concrètement, l’achat de ces indispensables articles d’hygiène correspond à une dépense importante pour les personnes en difficultés financières et notamment les jeunes. Les pouvoirs publics réfléchissent à abaisser les taux de TVA sur ces produits pour le ramener de 20 % à 5,5%.
Au mois de décembre dernier, la mutuelle solidaire NutUus à but non lucratif remboursait les dépenses liées aux protections hygiéniques de ses adhérentes à hauteur de 100 € par an. Un post sur Instagram d’une Youtubeuse engagée contre cette forme de précarité, avant Noël, avait engendré plus de 900 000 likes en une journée.
La ville d’Annecy a voulu apporter une réponse concrète et rapide à cette problématique du quotidien en installant prochainement une dizaine de distributeurs sur les murs de la commune. Ces équipements seront proposés dans les établissements scolaires et les lieux fréquentés par les jeunes : au Bureau d’Information Jeunesse, à l’université Savoie Mont-Blanc et à la Mission Locale dans un premier temps. L’objectif affiché est que des personnes n’aient pas à choisir entre acheter une boite de tampon ou à manger en fin de journée.
Les douleurs liées aux menstruations sont très variables d’une personne à l’autre. Elles constituent une période délicate qui ne doit pas être aggravée par une précarité en matière de protections hygiéniques. Des conseils simples et pratiques peuvent soulager des règles douloureuses : un bain chaud, un sommeil suffisant, une bouillotte chaude, un coussin chauffant, certaines huiles essentielles et le CBD. Il existe plusieurs guides sur internet pour savoir où trouver du CBD. Cette période du cycle féminin peut aussi être facilitée avec l’initiative de la ville d’Annecy.
Le choix de protections respectueuses de la santé et de l’environnement
Concrètement, chaque femme accédera gratuitement à plusieurs modèles de protection : serviettes, tampons. La ville a indiqué qu’elle souhaitait porter une attention particulière à la qualité des produits proposés. Ils seront constitués de coton et cellulose Bio, sans OGM, sans parfum, sans colorant, sans aucune substance toxique ou plastique. Les modèles retenus seront compostables et biodégradables et leur emballage proviendra du recyclage.
Si la période de test qui commence ce mois est concluante, le dispositif sera étendu à l’ensemble des établissements scolaires : collèges, lycées et enseignements supérieurs d’Annecy. La ville estime que près de 4 000 femmes sont concernées sur Annecy par cette forme de précarité.
Mise à jour du 24/02/2021 : Le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé que des distributeurs gratuits de protections menstruelles seront installés en France dans les résidences universitaires des Crous et dans les services de santé universitaires. Pour Annecy, les résidences universitaires Crous d’Annecy-le-Vieux seront concernées.
Mise à jour du 09/03/2021 : Les 10 distributeurs sont en service depuis ce jour dans les lieux suivants : 6 sur le site de l’université de Savoie Mont-Blanc et 4 en centre-ville (au Bureau Information Jeunesse de Bonlieu et à la Mission Locale Jeune avenue de Loverchy). Selon le service de médecine étudiante d’Annecy-le-Vieux, 13 % des étudiantes renoncent fréquemment à acheter des protections périodiques.