Au fil des années, Annecy a vu naître de nombreux projets ambitieux visant à transformer la ville et améliorer le quotidien des habitants. Certains de ces projets, dont certains vous sont sûrement familiers, n’ont jamais été concrétisés, souvent pour des raisons financières ou environnementales. Retour sur ces initiatives abandonnées, qui suscitent encore des regrets pour certains !
1. Un tunnel sous le Semnoz
Le projet de tunnel sous le Semnoz, qui visait à créer une voie de contournement pour le centre de Sevrier, a fait couler beaucoup d’encre, pendant plus de 30 ans. Son objectif était de réduire l’encombrement de la route principale et d’éviter que tous les automobilistes ne passent par le centre de la commune. Ce projet a suscité de nombreux débats et controverses.
En novembre 2020, plusieurs élus locaux ont adressé une lettre au président du conseil départemental de la Haute-Savoie pour demander l’abandon du projet. Ils estimaient qu’il ne répondait pas aux besoins des citoyens et qu’il était préférable d’investir dans des solutions de transport en commun plus efficaces. Suite à cette demande, le président du conseil départemental a annoncé l’abandon du projet.
Aujourd’hui, pour de nombreux habitants, ce tunnel reste une solution nécessaire face à l’encombrement croissant de la rive ouest du lac, une situation qui pourrait encore s’aggraver avec l’augmentation du nombre d’habitants et du flux touristique dans la Venise des Alpes. Pour d’autres, l’abandon du projet est perçu comme une victoire pour l’environnement. Ils estiment qu’un tel tunnel n’aurait pas résolu les problèmes de circulation et aurait plutôt entraîné l’arrivée de 19 000 véhicules par jour dans les quartiers sud d’Annecy.
2. Un centre des congrès sur la presqu’île d’Albigny
Un autre projet ambitieux qui n’a pas abouti est celui du centre des congrès. Initialement envisagé aux Marquisats, à la place du commissariat et sur le terrain Balleydier, il devait finalement être construit sur la presqu’île d’Albigny, entre Annecy et Annecy-le-Vieux, à proximité de l’Impérial Palace. Ce centre, imaginé par le cabinet d’architectes Snøhetta, avait pour objectif de renforcer l’attractivité économique et touristique de la ville. Son architecture moderne était accompagnée d’un parking souterrain de 400 places, d’un petit centre commercial, ainsi que d’aménagements avec du mobilier urbain pour embellir les abords.
Le projet a suscité une vive opposition de la part d’associations et d’habitants, préoccupés par l’impact écologique et la privatisation d’un espace public. Après 10 ans de recours juridiques et de procédures, il a été définitivement abandonné en 2019. Aujourd’hui, bien que le projet soit tombé à l’eau, la question d’un centre des congrès reste ouverte et pourrait resurgir dans le cadre du périmètre élargi du Grand Annecy.
3. Une télécabine entre Annecy et la Balme-de-Sillingy
Au début des années 2010, un projet ambitieux de télécabine, baptisé “Le Fil”, a été proposé pour relier La Balme-de-Sillingy à Annecy. L’objectif était de réduire la circulation sur la RD1508 et d’offrir une alternative écologique à l’usage de la voiture. Porté par les associations AGE21 et CSF74, ce projet envisageait une ligne de 15 kilomètres, avec des gares intermédiaires tous les deux à trois kilomètres, facilitant l’interconnexion avec les transports en commun et les modes de transport doux, comme le vélo.
Malgré l’intérêt suscité et les avantages environnementaux mis en avant, le projet n’a pas été retenu par les autorités compétentes. Les discussions se sont orientées vers d’autres solutions de transport en commun pour répondre aux défis de mobilité dans l’agglomération annécienne.
4. Un restaurant tournant au Mont Veyrier
Un projet ambitieux et plutôt original dont certains annéciens se souviennent probablement : un restaurant tournant au Mont Veyrier. André Paccard, ancien PDG de la Compagnie des Bateaux du Lac d’Annecy, souhaitait relancer le téléphérique du Mont Veyrier, un équipement mis à l’arrêt en raison de sa vétusté. Dans les années 80, la mise aux normes du téléphérique nécessitait des investissements conséquents, et l’exploitation a cessé en 1984, quelques années après l’arrêt des installations.
Le projet de Paccard visait à redonner vie à ce téléphérique emblématique de la ville et à offrir aux visiteurs une vue imprenable sur le lac d’Annecy et les montagnes, tout en profitant d’un repas dans un restaurant tournant. Malgré l’attrait touristique potentiel, le projet ne verra jamais le jour, sûrement en raison de contraintes techniques, financières et environnementales.
5. Un tram entre Annecy et Saint-Julien-en-Genevois
Au début du XXe siècle, un projet de tramway devait relier Saint-Julien-en-Genevois à Annecy, afin de faciliter les déplacements entre les deux villes. Malheureusement, il a rencontré de nombreux obstacles et n’a jamais abouti.
L’idée de cette liaison date de la fin du XIXe siècle, avec des concessions accordées en 1891 et 1899, mais sans concrétisation. En 1907, un industriel de Thonon relance le projet en créant la Compagnie du Tramway d’Annecy-Saint-Julien. Cette dernière obtient une concession et commence les travaux, notamment un remblai surélevé à la sortie de Saint-Julien, mais fait faillite peu après.
En 1914, après la Première Guerre mondiale, le conseil général de la Haute-Savoie reprend le projet, avec un budget de 3,2 millions de francs. Les travaux débutent en 1923, mais rencontrent de nombreuses difficultés financières et techniques, notamment lors de la traversée du ravin des Usses. Les intempéries de l’hiver 1925-1926 provoquent des éboulements, entraînant une augmentation des coûts et l’arrêt des travaux.
En 1926, la construction du pont de la Caille, prévu à l’origine pour le tramway, est terminée. Cependant, le projet de tramway est définitivement abandonné en 1928 et le pont est finalement utilisé pour la circulation automobile.
Et la piscine des marquisats on en parle…?