Le château d’Annecy, perché sur une colline surplombant le lac, est un joyau historique et architectural de la ville d’Annecy. Construit à partir du 12ᵉ siècle, ce château a traversé les âges et a connu plusieurs vies au cours de l’histoire. Voici quelques anecdotes à (re)découvrir sur le château d’Annecy !
1. De nombreuses vies pour le château
Le château d’Annecy a connu de nombreux rebondissements et occupants au fil des siècles :
Bâti au XIIe siècle pour les comtes de Genève, le Château d’Annecy servit d’abord de résidence principale aux comtes du XIIIe au XIVe siècle, devenant ainsi un centre politique et économique majeur de la région.
Au XVIIe siècle, le château perd progressivement sa fonction de résidence noble et se transforme en caserne militaire. Ce changement sera confirmé pour la première fois lorsque le conseil de ville finance des travaux pour loger les troupes. Après la Réunion de la Savoie à la France en 1860, le château continue de servir de caserne jusqu’au départ de l’armée en 1947.
De 1947 à 1952, après le départ de l’armée, le château abritera environ 350 sans-abris touchés par la crise du logement de l’après-guerre.
Ce n’est qu’en 1953 que la ville d’Annecy achète le château pour la somme symbolique d’1,52 €, entreprend des travaux de restauration et le transforme en musée. Aujourd’hui, le Château d’Annecy, classé monument historique, est un château-musée abritant également l’Observatoire régional des lacs alpins.
2. Plusieurs incendies au fil des siècles
Au fil des siècles, le château connaîtra plusieurs phases de destruction et de reconstruction à la suite d’incendie. L’incendie le plus destructeur survint en 1340, détruisant presque entièrement le château et recouvrant toute la ville de cendres. C’est le comte de Genève, Amédée III, qui prit alors la décision de le reconstruire. D’autres incendies suivirent en 1403 et 1412, causant également d’importants dégâts.
Le 12 juillet 1952, un dernier incendie frappa le château. Déclenché par l’explosion d’un réchaud à alcool dans la salle des colonnes au rez-de-chaussée, cet incendie coûta la vie à une personne. Cet événement marqua la fin de l’autorisation de logement au château, et les 350 personnes qui y résidaient furent relogées ailleurs.
3. Des souterrains méconnus
Un aspect méconnu du Château d’Annecy est l’existence de ses souterrains. Contrairement aux idées reçues, ces tunnels n’ont pas été construits au Moyen Âge, mais dans les années 1930, à l’approche de la Seconde Guerre mondiale. Pendant les deux guerres mondiales, ces souterrains ont servi d’abri à environ 3 000 personnes lors des bombardements qui ont touché Annecy.
Après la guerre, ces souterrains inutilisés trouveront une nouvelle utilité et seront loués à des entreprises. En 1946, la champignonnière Ligeret y a installé sa production. Plus tard, de 1961 à 1994, c’est le fromager Schmidhauser qui a utilisé ces souterrains comme cave d’affinage pour ses meules de fromage.
Aujourd’hui, les souterrains d’Annecy ne sont plus utilisés, mais deux entrées sont encore visibles : l’une près de la porte Sainte-Claire à l’entrée de la Vieille ville et l’autre au début de la rampe du château, près d’une crêperie.
4. Le passage de personnes reconnues
Le Château d’Annecy a été témoin de la naissance et de l’accueil de figures historiques notables. Robert de Genève par exemple, pape sous le nom de Clément VII, puis comte de Genève de 1393 à 1394, est né dans ce château en 1342.
Le château a également accueilli Henri IV, roi de France, qui y séjourna lors de la guerre franco-savoyarde pour être au plus proche de ses troupes.
5. Des légendes sur le château
Le Château d’Annecy est le cadre de nombreuses légendes fascinantes. L’une des plus captivantes concerne Lothaire, un empereur du 9ᵉ siècle, et sa reine Tiedtberge. Selon la légende, Lothaire, lassé de son épouse, se serait intéressé de manière excessive aux dames de compagnie de celle-ci. Les disputes entre Lothaire et la reine, jalouse et ne supportant plus les infidélités continuelles de son époux, éclataient fréquemment.
Las des disputes et désirant retrouver sa liberté, Lothaire songea à se débarrasser de Tiedtberge en la faisant disparaître. Le seigneur mit alors en place un plan. Cependant, pris de remords au fur et à mesure de son avancée, il se contenta d’enfermer Tiedtberge dans un cachot sombre du château. Très vite, seule et prisonnière, la reine commença à dépérir au fond de sa cellule.
Quelques mois plus tard, avec l’aide d’un chapelain compatissant et de deux religieuses, Tiedtberge parvint à s’évader au milieu d’une nuit et se réfugia à l’abbaye de Talloires. Au petit matin, Lothaire, ne trouvant la reine nulle part, laissa éclater sa rage. Il la chercha en vain pendant des jours, sans jamais parvenir à la retrouver, et n’eut plus jamais de nouvelles de son épouse.
Quant à Tiedtberge, plus personne n’entendit parler d’elle. La légende raconte simplement qu’elle termina sa vie en coulant des jours bien plus heureux.