Saviez-vous que le Château de Sallenôves était hanté ? Non ? C’est désormais chose faite. Et si vous avez pour habitude de passer par Sallenôves en rentrant d’Annecy, vous ne verrez plus la bâtisse du même œil. Et vous remémorerez la légende du cheval fantôme de Sallenôves.
Un triangle amoureux à l’origine de la légende
Selon la légende, le cheval fantôme appartenait d’un jeune seigneur, damoiseau de Sallenôves. Éperdument amoureux de la belle Berthéla, il tenta de l’épouser.
En vain. La jeune femme, qui se trouvait entre deux prétendants, décida de les départager par le biais d’une joute. Que le vicomte de Chaumont remporta, au grand dam de celui de Sallenôves.
Malgré tout, l’amoureux transi continua d’espérer. Régulièrement, il venait à proximité du Château de Chaumont, afin de voir si le vicomte n’était pas parti en croisade. Au fil des mois, puis des années, le seigneur de Sallenôves finit par penser que son rival avait disparu.
Une tentative de duperie avortée
Aymon de Sallenôves décida alors d’enlever Berthéla par le biais d’une duperie, craignant qu’elle ne le rejette une fois de plus. Se faisant passer pour le mari de celle-ci, il se procura une armure frappée en l’honneur des Chaumont, ainsi que d’une croix rouge des croisés.
C’est déguisé de la sorte qu’il se présenta au Château de Chaumont à la nuit tombée. Seule dans sa demeure et espérant plus que tout le retour du vicomte, Berthe la Blonde ne s’aperçut pas du subterfuge. Alors que l’orage menaçait, elle crut reconnaître son mari et rejoignit le seigneur de Sallenôves. Le chapelain, un vieux moine, qui était chargé de veiller à la sécurité de la dame, perçut le danger. C’est alors qu’il fulmina une excommunication contre le chevalier, invoquant Notre-Dame de Bonlieu.
La fin tragique du chevalier et de son cheval
Le ciel se déchaîna alors. Effrayé par l’orage et les éclairs, l’étalon s’emporta et parti au triple galop, le chevalier et Berthe la Blonde sur son dos. L’animal aurait fini par se cabrer, faisant tomber le couple et le piétinant. Ce sont les habitants de Sallenôves qui auraient retrouvé les corps le lendemain. Pris de panique, ils emmurèrent le cheval dans une pièce du Château de Sallenôve, afin de se protéger de sa folie.
Une version plus heureuse pour le cheval
Tout le monde ne s’accorde pas sur la fin de la légende. Certains préfèreront en effet dire qu’en raison de l’orage, les eaux des Usses sortirent de leur lit, emportant le chevalier et sa monture. Mais le destrier n’étant pas franchement coupable parvint à s’en sortir. De retour au château, il se vit offrir une pièce pour se remettre de l’aventure qu’il venait de vivre. Mais trop tourmenté, il ne s’en remit jamais et la folie s’empara de lui chaque nuit. Seul le dernier coup de minuit parviendrait à le faire revenir à la raison.
De peur, les habitants de Sallenôves décidèrent de murer la pièce où se trouvait le cheval, qui passa le restant de sa vie à cet endroit du château. Seule une petite fente permettait au palefrenier de passer, afin de lui apporter de la nourriture et de le brosser.
Le mot de la fin
Aujourd’hui encore, si vous passez vers le Château de Sallenôves, vous pourrez entendre les sabots enragés du cheval à travers les murs. Quant aux soirs d’orages, il se dit que le fantôme de l’étalon apparaît et se promène dans le vieux bourg à minuit précis. Certains vous diront même que l’animal laisse des traces de sang sur son passage …