Au fil des siècles, de par sa position géographique proche du lac, Annecy a subi de nombreux aléas climatiques dont des crues. Et la montée des eaux est souvent brutale et rapide. Retour sur ces épisodes de crues qui ont marqué la ville d’Annecy et plus généralement le tour du lac.
La crue de 1711
Le lac d’Annecy a connu de nombreuses crues au fil des ans. La cote normale du lac d’argent est fixée à environ 446 mètres d’altitude, soit 0,80 centimètre. Parmi les crues ayant le plus marqué, nous retrouvons celle de 1711.
Le mois de janvier, très froid, fait qu’une grande quantité de neige est présente en altitude. Mais à partir du 8 février, de fortes pluies s’abattent sur la ville d’Annecy. Les eaux du lac s’élèvent et les premières inondations surviennent au niveau du Pâquier.
Entre le 15 et le 28 février, la pluie ne cesse pas. C’est alors que le lac atteint sa cote la plus haute : 3,10 mètres. Les eaux ne cessent de grossir et les communications sont suspendues à travers Annecy.
Des travaux pour limiter les crues
Devant l’ampleur de la crue et la force de l’eau, certains bâtiments ne résistent pas. Nous penserons notamment à la tour des Cordeliers, située à la jonction du canal Notre-Dame et le Thiou, ainsi qu’à l’éboulement d’une partie du cimetière de l’hôpital.
Afin de limiter au maximum le risque de crues, des travaux sont réalisés dès la fin du XIXe siècle. Les rivages du lac sont rehaussés et un système de vannes est installé afin de maîtriser et de régulariser le débit du Thiou.
1914, la grande crue
Autre crue qui aura marqué Annecy, celle de 1914. Elle est d’ailleurs surnommée la “grande crue” et dite océanique. Le 6 août, de fortes pluies s’abattent sur le lac. En une nuit, la hauteur du lac augmente de 1,01 mètre. C’est alors qu’Albert Crolard, Conseiller général du département pour le canton d’Annecy, demande à ce que le Thiou soit récuré régulièrement. Il mettra aussi en avant la nécessité de consolider les immeubles, d’augmenter le débit du Vassé et de rebâtir les ponts Morens.
Et si les travaux seront bien effectués, cela ne suffira pas toujours à éviter les inondations. Preuve en est en 2012, lorsque le lac d’argent monte de 20 centimètres en raison de la fonte des neiges combinée à de fortes précipitations.
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Ces autres crues qu’a connues le lac d’Annecy
Le lac d’Annecy a connu d’autres crues. Ainsi, la Place aux Bois disparaît sous l’eau le 27 novembre 1882, de la même manière que la rue Grenette. En 24 heures, le lac monte de 29 centimètres. Les efforts des agents chargés de s’occuper des vannes du Thiou n’y feront rien.
En 1899, le Pâquier inondé
En janvier 1899, le lac d’Annecy fait encore des siennes. L’avenue d’Albigny, le Pâquier et les quais de la Tournette sont sous l’eau. Les jardins des Marquisats, quant à eux, se transforment en pataugeoire avec 10 cm d’eau. La cote du lac atteint alors les 1,40 m. Certains penseront alors à curer le Thiou, afin d’augmenter l’élévation des crues. Une idée qui n’aboutira finalement pas. Finalement, le Thiou sera récuré en 1905 et en 1907. Ce qui n’empêchera pas la crue de 1910, durant laquelle le lac atteindra la cote de 1,45 m. Quant au Thiou, son débit avoisinera les 80 m3 par seconde.