Météo France a mis en ligne un nouvel outil permettant de voir l’impact du réchauffement climatique sur les villes de France à l’horizon 2050. Alors qu’Annecy figure au palmarès des communes les plus impactées, la hausse moyenne des températures pour l’été pourrait être de 2,1°C.
Climadiag Commune, le nouvel outil de Météo France
Climadiag Commune est un nouvel outil qui a pour objectif de rendre le réchauffement climatique plus concret au point de vue local. Lancé à la fin 2022 par Météo France, il est accessible gratuitement et aborde 5 thématiques :
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Le climat
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La santé
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Les risques naturels
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L’agriculture
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Le tourisme
Le fonctionnement de Climadiag Commune
Les résultats proposés pour une commune comme Annecy par Climadiag sont élaborées à partir d’un ensemble de projections climatiques régionales. Cela permet de proposer un encadrement de la valeur médiane attendue d’ici à 2050, la valeur de référence ayant été calculée sur la période 1976-2005. En fonction de l’indicateur qui vous intéresse, la valeur mise en avant le sera pour l’année entière ou pour chaque saison.
L’impact du réchauffement climatique sur Annecy
Les résultats de Climadiag sont sans surprises. En effet, le mercure devrait bien grimper sur Annecy dans les prochaines décennies. En moyenne, les températures augmenteraient de 1,85°C. Et si nous prenons les valeurs hautes proposées par l’outil de Météo France, l’augmentation moyenne serait de 2,7°C. Ce qui aura des répercussions sur plusieurs plans.
Une multiplication des vagues de chaleur
Nous le savions déjà, en 2040, Annecy sera la ville la plus impactée par les journées de fortes chaleurs et donc par les canicules. En 2050, la moyenne serait ainsi de 13 jours annuels, la valeur haute se situant à 22 jours. Dans la même lignée, le nombre annuel de nuits à plus de 20°C devrait passer de 1 à 9.
Si l’on prend la station de La Clusaz, située à proximité d’Annecy, le nombre de jours annuels en vague de chaleur pourrait atteindre les 25 pour la valeur haute, la médiane étant de 12.
À noter qu’un jour est catégorisé en vague de chaleur s’il est inscrit dans un épisode estival d’au moins 5 jours consécutifs où le mercure maximal quotidien dépasse la normale de plus de 5°C.
Une diminution des jours de gel
Le nombre de jours de gel, lorsque la température descend en-dessous de 0°C, devrait aussi diminuer drastiquement. Nous passerions de 82 jours à 58, soit une baisse de 24. Une mauvaise nouvelle pour l’agriculture, le gel contribuant à structurer le sol, mais aussi à tuer une partie des larves ou des œufs de parasites.
Pour les stations de ski, le gel est également important à l’approche de la saison hivernale. Il permet en effet de serrer le sol, ce qui contribuera à maintenir le manteau neigeux plus longtemps. Du côté de La Clusaz, par exemple, le nombre annuel de jours de gel passerait de 128 à 103. À Chamonix Mont-Blanc, il diminuerait de 27 jours avec seulement 169 jours contre 196 pour la période 1976-2005.
Une augmentation significative des risques naturels
Globalement, les aléas climatiques augmenteront aussi d’ici à 2050 à Annecy. Alors que le nombre de jours comportant un risque significatif de feu de végétation est de zéro pour la valeur de référence, il passera dans le pire des cas à 7 dans 27 ans. Comprenez ici que l’Indice Forêt Météo (IFM) sera supérieur à 40. Un risque qui s’explique notamment par les journées induisant un sol sec, comprises entre 13 et 51 en été contre 18 pour la période 1976-2005.
D’autre part, le cumul des précipitations quotidiennes remarquables devrait aussi connaître une hausse. Elles sont actuellement de 31 mm et pourraient passer à une moyenne de 34 mm. Un point à prendre en considération, Géorisques identifiant une vulnérabilité accrue pour les inondations à Annecy.