Les vacances de février débutent en cette fin de semaine et vous avez hâte de dévaler les pistes, dré dans l’pentu ? Si vous ne voulez pas passer pour un monchu, pensez à inscrire à votre vocabulaire quelques expressions de patois savoyard et à revoir les règles de sécurité sur les pistes, ainsi que sur la route. Vous aurez plus de chances de passer inaperçu… Ou pas.
Les expressions savoyardes à connaître
À La Clusaz, Saint-Gervais ou mé Manigod et Bonneval-sur-Arc, vous entendrez forcément des locaux parler patois entre eux, sur les télésièges ou dans les rues. Alors plutôt que de vous demander le sujet de conversation, voici quelques éléments qui vous aideront à comprendre.
Les mots de patois
Bien sûr, vous aurez certainement entendu que les vrais gens du cru mettent des “y” de partout. Certes, ce n’est pas un mythe, mais le patois savoyard ne se résume pas à ça. C’est un peu comme lorsqu’on nous demande si l’hiver, nous sommes déjà allés à l’école en luge.
Voici donc quelques règles et mots qu’un haut-savoyard prononcera régulièrement :
- Un local vous dira Adieu ou A’rvi pâ pour vous saluer
- Il ne dira pas “mince”, mais Vingt Dieux ou Vint de diou
- Il ne parlera pas de personne peu habile, mais de Gnagniou ou de Niard
- Il ne passera pas la serpillère, mais la Panosse
- Le mot “encore” est remplacé par Mé
Évidemment, toutes les vallées n’auront pas les mêmes expressions. Attendez-vous donc à enrichir mé plus votre vocabulaire si vous allez dans plusieurs stations de ski.
Les expressions savoyardes
Certaines expressions titilleront assurément vos oreilles peu habituées aux expressions de par chez nous. Par exemple, si l’on dit de vous que vous êtes tout “éboulélé”, comprenez que vous skiez sans style : les jambes serrées, la veste de ski trop grande et le pantalon en jean ou au niveau des genoux.
Par ailleurs, si quelqu’un vous reproche de faire des gôgnes, c’est que vous faites trop de manières. Et si le moniteur de ski dit de votre enfant qu’il nioule, traduisez qu’il traîne trop des pieds durant les cours.
Et attention aux soirées bien arrosées, car il se dit de par chez nous que “qui boit la gnôle, casse la bagnole” !
Les choses que font les monchus en station
Nous n’allons pas vous mentir, les monchus sont reconnaissables entre mille sur les pistes et plus généralement dans les stations de ski. Voici quelques indices qui vous aideront à les repérer.
Chanter “Quand te reverrai-je” sur les télésièges
Aujourd’hui, chanter à chaque fois que le télésiège s’arrête l’air fredonné par Jean-Claude Dusse, c’est has been. À moins de rester coincé plus de 30 minutes sur son siège. Pensez plutôt à faire quelques réserves de nourriture avant de partir, au cas où les remontées mécaniques tomberaient subitement en panne.
Même si les chances qu’un tel événement arrive sont minces, elles ne sont pas nulles. Preuve en est dans la station de ski de Saint-François Longchamp, où une vingtaine de skieurs sont restés bloqués pendant près de 2 heures sur leur siège en décembre 2022.
S’arrêter en plein milieu des pistes ou derrière une bosse
Si vous faites partie de celles et ceux s’arrêtant au milieu des pistes ou derrière une bosse, alors vous êtes bel et bien un monchu. Et il se peut que vous vous fassiez fortement avoiner durant vos vacances pour cela.
Car cette pratique peut s’avérer dangereuse, surtout en haute saison ou si la visibilité manque. Chaque année, une moyenne de 130 à 140 000 blessés sont recensés en station, selon un rapport publié par Domaines Skiables de France en décembre 2021.
Afin de passer des vacances sereines, certaines règles de sécurité sont à connaître. Elles vous éviteront aussi de vous distinguer sur les pistes de votre station de ski :
© Annecy Ville
Pensez aussi à porter un casque, il réduit de 35 % les risques de blessures à la tête. Et bien sûr, ne vous engagez pas sur les pistes en-dehors des horaires d’ouverture du domaine. Si vous deviez partir en hors-piste, n’oubliez pas de vous munir d’une pelle, d’une sonde et de votre DVA.
Ne pas avoir d’équipements spéciaux
Nous ne le répèterons jamais assez, il est désormais obligatoire d’avoir des équipements spéciaux sur sa voiture. Cela passe par des pneus-hiver ou quatre saisons, ainsi que des chaînes ou des chaussettes dans le coffre. Nous pouvons vous le garantir, vous éviterez des montées galères vers les stations de ski
Mais conduire sur la neige, ce n’est pas seulement les équipements. C’est aussi beaucoup d’anticipation, une utilisation plus conséquente du frein moteur et un respect accru des distances de sécurité. Car vous mettrez toujours plus de temps pour freiner que sur une route normale.
Pour faire partie des locaux, testez la liqueur à l’ail et l’échalote
Vous ne le saviez peut-être pas, mais la gnôle que boivent Christian Clavier, Thierry Lhermitte et leurs acolytes dans Les Bronzés font du Ski existe bel et bien. Et si vous ne voulez plus qu’on vous prenne pour un monchu, vous devrez certainement tester cette boisson. Dans la limite du raisonnable, évidemment, l’abus d’alcool étant dangereux pour la santé. Et sans crapaud ou vipère inséré dans le contenant, puisqu’il ne s’agit que d’un plus. De notre côté, nous espérons que votre estomac supportera l’expérience.
La recette de la liqueur des Bronzés font du Ski
Pour réaliser une bouteille de liqueur, il vous faudra donc :
- 1/2 litre d’eau-de-vie
- 250 g d’échalote
- 125 g d’ail violet
Comptez une heure de préparation. Pelez les échalotes et l’ail, coupez le tout en petits morceaux. Vous aurez ainsi plus de facilité à passer les composants par le goulot de la bouteille. Recouvrez ensuite d’eau-de-vie et laissez macérer au sec, à l’abri de la lumière durant 2 à 3 semaines. Pour ajouter du goût, pensez à mélanger tous les 5 jours.
Et bien sûr, n’oubliez pas que plus il y aura d’ail, plus la gnôle sera relevée, car l’échalote seule, “c’est fade”.