Nourrir les annéciens avec des légumes et des fruits qui poussent à côte des habitations. C’est le pari de l’agriculteur Sylvain Leroux. Découvrez cette belle histoire. Pourquoi ne pas vous approvisionner prés de chez vous ?
Un maraîcher s’installe au cœur de la ville
Le terrain abritait auparavant les anciennes serres municipales d’Annecy entre l’avenue des Barattes et l’avenue de France. C’est donc un lieu déjà chargé d’une mémoire liée à la culture de fleurs qui a été choisi pour la municipalité. Mais c’est aussi un site urbain entouré d’immeubles qui dominent cette parcelle.
L’expérience a débuté juste au début du confinement, et en six mois plus de vingt variétés de fruits et légumes y poussent. Pour écouler la production, deux petits marchés sont ouverts chaque semaine. La clientèle essentiellement locale est au rendez-vous. Des chefs cuisiniers viennent aussi faire leur marché de produits bio pour préparer leur carte.
Le cultivateur Sylvain Leroux a cherché un terrain, mais la pression foncière et la place importante des terres dédiée au fourrage n’a pas rendu la tâche aisée. Il a créé une association “Ceux qui sèment” pour l’aider notamment dans ses recherches et dans l’aménagement.
Plus d’un an après, l’ancien maire Jean-Luc Rigaut, lui propose sur les conseils de Marie Pannetier de l’accueillir sur cet emplacement. L’idée est venue du Canada, la ville de Victoria a fait le choix de produire des légumes à la place des fleurs pendant la pandémie de coronavirus pour nourrir la population dans le besoin.
La ville d’Annecy a donc proposé le terrain à plusieurs agriculteurs mais seul Sylvain Leroux a répondu favorablement. La contrainte d’une convention de quatre ans à la place d’un bail agricole plus sécurisant était lourde pour investir. Mais avec l’aide de son association, de l’association des “Incroyables Comestibles” et d’autres maraîchers locaux, le terrain a été nettoyé. 250 pieds de tomates, 100 d’aubergines, 200 de laitues, 200 de concombres, 300 de persil et de basilic ont été plantés sur plusieurs rangées de serres.
Le sol est en quelque sorte redevenu vivant, l’ancienne production horticole s’est transformée en potager bio de proximité.
Quel avenir pour cette expérience ?
L’association ne sait pas encore si à l’issue de la convention de quatre ans elle pourra conserver la parcelle cultivable. En effet, elle est située sur un ensemble foncier d’une valeur de 10 millions d’euros qui a vocation à devenir des logements collectifs. La nouvelle équipe municipale (EELV) indique que rien n’est encore décidé, et qu’elle a la volonté de conserver les zones agricoles ainsi que les fermes urbaines existantes.
Ce type d’exploitation agricole réduit le bilan carbone, car le paysan n’a pas à se déplacer vers des marchés, la vente a lieu sur place. Idem pour les clients qui habitent souvent à proximité et qui peuvent manger des légumes bio à des prix abordables. Le succès est au rendez-vous puisque plus d’une centaine de clients sont présents chaque semaine. Pour qu’Annecy puisse se nourrir localement, il faudrait multiplier ce type d’initiative, c’est loin d’être facile avec le prix du foncier. Mais l’expérience est une réussite parce que les clients viennent aussi pour donner un coup de main. Ils s’approprient le concept.
Des événements comme des cours de cuisine, des visites du potager avec des conseils pédagogiques sont organisés. Des sorties scolaires sont également proposées pour sensibiliser les enfants à la production locale.
Pour connaitre les horaires des ventes, visitez la page Facebook de l’association : “Ceux qui sèment”
Adresse : 49, avenue des Barattes 74 000 Annecy
Mise à jour du 18/10/2021 : Après plus d’un an d’existence, la ferme urbaine a permis de produire plus de 4,5 tonnes de légumes et de fruits. C’est désormais une adresse bien connu des riverains qui viennent acheter des produits frais issus d’une production locale.